Jean Daninos crée
la société des "Forges et Ateliers de Construction d'Eure-et-Loir" ( FACEL
) en décembre 1939, entreprise spécialisée dans la
fabrication de produit métalurgique pour l'aéronautique.
Après la guerre FACEL se tourne vers de nouvelles productions et crée
un atelier automobile dans l'usine de Courbevoie. Les usines fabriquent
des carrosseries pour : Panhard (Dyna), Simca (Océane et Plein-Ciel),
Ford-France, FACEL (Comète) et également Bentley avec la confidentielle
Cresta produite en 17 exemplaires.
En dehors de l'automobile, FACEL produisait des éléments de carrosserie
pour Vespa, Massey-Ferguson. C'est également FACEL qui démarrera
la fabrication des Jeep Delahaye VLR. Dans le début des années
50 Jean Daninos décide de construire une voiture de prestige. Pour le
nom il cherche l'inspiration auprès de son frère, l'écrivain
Pierre Daninos. La voiture fut présentée sous la marque " Vega " étoile
la plus brillante de la constellation de la Lyre. Jusqu'en 1964 seront
constuites celles qui furent parmi les plus belles voitures française
de l'après guerre.
Jean Daninos trouve chez Chrysler les moteurs V8, à la fois puissants
et robustes, qu'il lui faut. Les premier essais commencent en octobre
1952. Après la présentation à la presse dans l'été
la Vega fut présentée au salon de Paris en octobre 1954
La voiture est présentée aux Mines le 4 février 1955 sous la marque Vega,
type FV. La véga FV évoluera constamment, FV1, FV2, FV2B,
FV3, FV3B, l'ultime modèle de cette série le FV4 développe
300cv et dépasse les 225km/h
La HK 500, présentée en mai 1958 est dérivée
de la FV3. Elle reprend le moteur de l'Excellence et permet à la HK 500
de rouler à 230 km/h. La HK 500 portait le titre envié à l'époque de "
coupé quatre places le plus rapide du monde ". En octobre 1960, Paul Frère
chronométra une HK 500 à 237,154 km/h sur une autoroute belge. La HK 500
adopte des freins à quatre disques en janvier 1960.
La Facel Véga se vendant bien Jean Daninos décide de construire
une luxueuse berline à quatre portes l'excellence. Pour cela le chassis
du coupé FV est rallongé. Elle présente la particularité d'être dépourvue
de montant central entre les portes. L'Excellence est présentée au salon
d'octobre 1956 à Paris, son premier moteur est un V8 Chrysler dérivé des
FV4, 5500 cm3 et 330 ch. Elle pèse deux tonnes et roule à plus de 200
km/h.
Le moteur passera à 5900 cm3 et 360 ch puis 6300 cm3 avec 390 ch.
Ce seront les seules évolutions notable de ce modèle.
Pour succéder à la HK500 la Facel II, type HK 2, est présentée
au salon de Paris en octobre 1961, d'une extraordinaire finesse elle reste
encore maintenant une des plus belles GT construite. Les nouveaux phares
Mégalux sont créés spécialement par Marchal pour Facel Vega. Ils équiperont
toutes les Facel à partir de 1961. La Facel II a été exposée au Salon
de Paris de 1961 à 1964.
Elle reprend le moteur de l'Excellence, 6300 cm3 et 390 ch la Facel II
roule à près de 240 km/h. Elle est encore le coupé le plus rapide du monde
au début des années soixante. Ces voitures puissantes et luxueuses sont
réservées à une élite fortunée.
Afin d'élargir sa clientèle, Jean Daninos décida dès 1957, de construire
une Facel plus petite. Devant l'impossibilité d'importer un moteur
de l'étranger, Jean Daninos se tourne vers la société Pont-à-Mousson,
qui fournissait déjà à Facel les boîtes de vitesses manuelles des grosses
Facel Vega.
Le moteur produit sera un 4 cylindres en ligne de 1646 cm3 développant
115 CV à 6400 t/m, bloc en fonte et culasse double arbre en aluminium.
La boîte de vitesses provenait également des fonderies Pont-à-Mousson.
La Facellia fut présentée à la presse en septembre 1959. D'une ligne très
agréable et classique, elle atteignait les 180 km/h sans difficultés.
La présentation et la finition étaient soignée et luxueuse, dans le même
bon goût que les Facel V8. La voiture avait d'abord été présentée uniquement
en version cabriolet 2 places, et fut déclinée peu après en coupé 2+2
et coupé 4 places.
Malheureusement la fragilité du moteur vint gâcher la carrière
de la voiture. Tous les casses furent pris en charge au titre de la garantie,
ces opérations coûtèrent cher à Facel et mirent l'entreprise en péril.
Suite aux problèmes rencontrés sur la première version du moteur, Facel
sortit une nouvelle version, la Facellia F2, équipée d'un moteur revu
par le Moteur Moderne pour accroître sa fiabilité. Les phares doubles
étaient remplacés par les phares Mégalux identiques à ceux de la Facel
II, et le tableau de bord gagnait le revêtement en tôle peinte identique
à celui de ses grandes soeurs. Mais le mal était fait et
la Facellia F2 ne parvint pas à convaincre la clientèle.
Pour répondre aux problèmes de moteur des Facellia Jean Daninos fait appel
à Volvo pour la fourniture d'un nouveau moteur. Ce groupe était un 4 cylindres
de 1780 cm3 développant 108 CV à 5800 t/m. La boîte de vitesses provenait
également de chez Volvo avec en option, un overdrive. Ce moteur était
réputé pour son extraordinaire fiabilité et enfin Facel détenait la solution
à ses problèmes.La Facel III est présentée en 1963, elle reprend les mêmes
carrosseries que la Facellia, à part quelques retouches qui la font ressembler
à une Facel II en réduction.
En 1964 un modèle intermédiaire, à 6 cylindres sur la base de la Facel
III, est construit pour combler le trou entre les 108 CV de la Facel III
et les 360 CV de la Facel II. Facel trouve ce moteur chez BMC , c'est
celui de l'Austin-Healey 3000. Le modèle baptisé Facel 6 fut présenté
le 20 mai 1964 à la presse. Le moteur 6 cylindres de 2850 cm3 développait
150 CV à 5250 t/m. La vitesse était de l'ordre de 200 km/h. La carrosserie
reprenait les éléments de la Facel III avec des roues à rayons à moyeu
central.
Ce nouveau modèle ne permettra pas d'aider au redressement de l'entreprise.
Malgrès diverses tentatives de sauvetage par Pont-à-Mousson
puis Mobil-Oil, la Sferma filiale de Sud-Aviation, Facel ne put survivre,
l'administration française de l'époque ne faisant rien pour
arranger les choses.
Le dernier salon pour Facel sera celui de 1964 et l'étoile s'eteindra
définitivement en Octobre 1964, après 10 ans de production
des dernières voitures de prestige françaises.
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