Difficile d'écrire
sur celle qui est vraisemblablement la marque française la plus
renommée et une des marques les plus connues de l'histoire de l'automobile.
Ettore Bugatti issu d'une famille à la fibre artistique, fabrique
sa première voiture en 1898. Il travaille ensuite pour de grandes
marques automobiles, De Dietrich, Mathis, Deutz et Peugeot, pour qui il
créé la bébé Peugeot. En 1910 il décide
de construire ses propres voitures et s'installe en Alsace (allemande
à l'époque), une extraordinaire épopée commence.
Dès le début Ettore adopte la calandre en fer à cheval
qui sera le signe distinctif de sa marque et s'intéresse rapidement
à la compétition. La recherche esthétique est présente
à tous les niveaux de la fabrication et Bugatti créé
son propre outillage, un simple étau devient presque une sculpture.
Les moteurs des voitures, bien que cachés sous un capot, se doivent
d'être beaux, tel est la volonté du patron et cette démarche
est en parti à l'origine du véritable culte voué
à la marque. La première Bugatti à connaitre des
succès notables en compétition est la type 13 ou Brescia
qui remportera plus de 40 victoires en quatre ans. En 1912 la course à
la puissance commence avec la création de la "Roland Garros"
au 4 cylindres de plus de 5 l. Pendant la guerre Ettore Bugatti quitte
l'Alsace pour l'Italie puis la France. Après l'armistice les productions
d'avant-guerre sont reprises et l'étude de nouveaux modèles
commence. Plusieurs modèles se succèdent avec des moteurs
à 3 ou 4 soupapes par cylindres, jusqu'à l'arrivée
de celle qui sera l'archétype de la voiture de sport des années
20 et 30 : la type 35. Elle allie avec bonheur esthétique et efficacité,
par exemple les roues d'une seule pièces en alliage coulée
et tambour intégré, belles et performantes. Les 35A, 35B,
35C en seront extrapolés et cette famille exceptionnelle cumulera
plus de 2000 victoires dans diverses courses. Parallèlement les
modèles routiers bénéficient des enseignements de
la compétition et adopte l'arbre à cames en tête et
3 soupapes par cylindres.
En 1926 apparait celle qui cumule tous les superlatif, la Royale (type
41). Ettore voulait en faire une série de 25 limitée dédiée
à l'élite des chefs d'état il n'en sera fabriqué
que sept et aucune ne sera achetée par une tête couronnée.
Ses caractéristiques sont hors normes : empattement 4,57m, poids
3 tonnes, moteur 8 cylindres de 12,7l et roues de 1m de diamètre.
Cette démesure ainsi que quelques problèmes de mise au point
font que ce fut en fait un échec. A cette époque Ettore
commence à se détacher de son usine et confie de plus en
plus de responsabilité à son fils Jean. En 1927 sort la
type 44, modèle de tourisme performant et équilibré
dont il sera fabriqué plus de 1000 exemplaires. Autre modèle
routier de cette époque, mais plus sportif, le type 43 équipé
d'un 8 cylindres 12CV qui peut emener 4 passagers jusqu'à 170 km/h
(rappelons que nous sommes au milieu des années 20 !). La dernière
voiture conçue par Ettore est le type 46 ou "petite royale"
,motorisé par un 8 cylindres de 5,3l.
Les suivantes sont les voitures de Jean Bugatti, toujours plus belles,
mais plus fiables et d'un coùt de fabrication plus raisonnable
(quoique !). Ainsi naquirent les types 50 puis 55 et 57, toujours équipés
de 8 cylindres mais adoptant 2 arbres à cames en tête. Pour
la compétition sont développés les types 51, proche
esthétiquement des types 35 mais plus puissants grâce aux
2 arbres à cames en tête qui permettent au moteur d'atteindre
180cv. Jean Bugatti accorde plus d'importance que son père à
l'aérodynamisme et produit des modèles profilés,
particulièrement les types 57 (Aérolithe et Atlantic). En
1933 une application lucrative est trouvée pour le moteur de la
Bugatti Royale, c'est son implantation dans des autorails ou le couplage
de 4 moteurs leur permet de rouler à 140 km/h. Il en sera fabriqué
80 et un record de vitesse sera établi en 1934 à 192 km/h.
Les types 57 seront les Bugatti les plus produites (600 exemplaires) en
différents modèles : berline Galibier, coupé Atalante, coach
Ventoux, cabriolet Stelvio ...les moteurs 3,3l développent 140
à la base et jusqu'à 200cv avec compresseur. Une version
compétition de ce modèle gagne les 24h du Mans en 1937.
En 1939 survient le drame dont l'entreprise Bugatti ne se relèvera
pas, le décés de Jean au cours d'un essai routier. De surcroit
la firme Bugatti est couverte de dettes. Pendant la guerre l'usine Bugatti
est récupérée par les allemends. Après l'armistice
l'activité tente de redémarrer malgrè le manque de
moyen. Les études des types 73 et 78 n'aboutissent pas et l'entreprise
vivote jusqu'à son intégration au groupe aéronautique
Messier-Hispano-Bugatti en 1963. En 1991 Romano Artioli tente, en vain,
de faire renaitre la marque Bugatti en Italie, le coupé EB 110
sera vendu à 160 exemplaires avant de jeter l'éponge en
1995. En 1998 le groupe VAG rachète la marque et entreprend de
relancer la fabrication de Bugatti en recréant une usine à
Molsheim, berceau de la marque, à suivre...
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L’album du pur-sang
de l’automobile par le capitaine Loiseau, dessins de O. Fabrès.Editeur
R. Bigot - Paris - 1932
Ettore Bugatti par W. F. Bradley Motor Racing Publications Ltd - London
- mars 1948 (2° édition 1959)
The Bugatti Book par Barry Eaglesfield et C.W.P. Hampton Motor Racing
Publications - London - 1954 (réimprimé en 1956, 1958, 1960)
The Bugatti story par W. Boddy Sports Car Press - New York - 1960 Ambassador
Books - Toronto - 1960
Bugatti, le Pur Sang des automobiles par Hugh G. ConwayG. T. Foulis &
Co Ltd - Henley on Thames - avril 1963 (réédité et complété en 1968, 1974,
1987)
L’épopée Bugatti par L’Ebé Bugatti Editions de la Table Ronde & l’Action
Automobile et Touristique - Paris - août 1966
Bugatti, Les Pur-Sang de Molsheim par Pierre Dumont EPA - Paris - mai
1975 (2° édition 1983)
Bugatti, l’évolution d’un style par Paul Kestler Edition Edita-Denoël
- Lausanne - septembre 1975 (2° édition 1980)
La Bugatti en 300 histoires et 150 photos par Jacques Borgé et Nicolas
Viasnoff Editions Balland - Paris - 1977
Bugatti double-arbres par Robert Jarraud Edition de l’automobiliste -
Paris - 1977
Bugatti Série Auto Histoire n° 2 - Editions EPA - Paris - février 1981,
puis 1982 et 1984
Bugatti by Borgeson par Griffith Borgeson Co-édité par Osprey Publishing
Ltd - London - UK & Automobile Quarterly - Kutztown Pennsylvania
Centenaire Ettore Bugatti, 1881 - 1981 par collectif d’auteurs (C. Bollet,
P. Kestler, A. Spitz, T. Mathieson, P. Barry) Edité par la Fondation Prestige
Bugatti - Strasbourg septembre 1981
Les Bugatti, splendeurs et passions d’une dynastie, 1881 - 1947 par Philippe
Aubert Editions Jean-Claude Lattès - Paris - France - octobre 1981
Bugatti en course, 1920 - 1940 par Fabien Sabatès et Didier Lainé Collection
Auto - Archives N° 4 Edition Nationale 7 - Levallois Perret - France -
janvier 1984
Bugatti par Fabien Sabatès Editeur Charles Massin - Paris - France - avril
1988
Bugatti Magnum par Hugh G. Conway et Maurice Sauzay Editions EPA - Paris
- France - 1989
Bugatti, La Gloire par Franco Zagari, préface de Antonio Brivio Sforza
Edité par Automibilia S.r.l. - Milan - Italie - 1993
Fantastiques Bugatti par Maurice Sauzay, photos Xavier de Nombel Editions
EPA - Paris - France - 1995
Archives d’une passion par Antoine Raffaëlli, préface d’Alain Prost Maeght
éditeur - Paris - France - 1997
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